lundi 2 juillet 2012

ruban


                   vladje marchait grande allure. elle marchait à choisy-le-roi, à tremblay-les-gonesses, à chilly-mazarin, à toussus-le-noble, à courthenay, à bezons, à maisons-alfort, à pouilly-en-auxois, à brie-sur-marne, à vaux-en-velin,  sur le plateau de saclay, dans la zone de courtaboeuf, à gif-sur-yvette, elle marchait à boynes, à montfort-lamaury, à enghien-les-bains, à châtel-censoir, à vaucouleurs, à alésia, à massabielle, à knokke-le-zoute. elle marchait escortée de petits rongeurs  le long des routes aux arbres. elle marchait escortée d'escargots le long des glissières d'autoroutes. elle marchait jour escortée d'hirondelles. elle marchait nuit escortée de chevêches ou d'étoiles. d'aucuns disaient que l'artère fémorale se fatiguait. d'autres disaient si elle reste au bord des merveilles elle ne craint rien, mimosa à la hanche


                  vladje moissonnait lavandes sur macadam, pissait debout derrière haies d'aubépine sans même relever robe rouge au fond des impasses, mâchait blés en épis dans de blancs cabriolets, mordait dans les fleurs d'acacias sur des fauteuils coton imprimé, faisait liste des trous d'égout, comptait panneaux d'interdictions urbaines, se baignait rivière affolée dégringolant de grandes avenues à marronniers, au bord d'étangs nourrissait chevaux de bouquets crevettes et fenouil, jetait hiboux au fond des puits de massacre
 

                 la veille, l'avant-veille peut-être, on l'avait vue lancer des rubans inaccessibles sur des surfaces improbables et transparentes. écharpes d'isis peut-être. ils se collaient en transparence orange, formes évidées de ciel, avec tissu cicatriciel sur les arbres.  en transparence sinueuse verte au gré des vents urbains certains devenaient calligraphie à ventre et réécrivaient une histoire inaudible soulignée de fer blanc déchets et herbes sauvages. quand elle en fut au fil de soie jaune, de chrome plutôt que de naples, elle s'arrêta. puis elle leva le pied, telle une gradiva, et plusieurs fois passa souplement les molécules de cette surface avec élégance. puis, vous vous en doutez, elle les traversa 807 fois. et on ne la vit plus qu'au loin funambuler aux toits des grands immeubles avec ombrelle de mésanges, marguerite entre les dents


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire