jeudi 22 mars 2012

iris

ne pas écouter les paroles de ils disait vladje. les entendre et vouloir qu'elles ne nous aient jamais frappés / ils vont venir les personnes à têtes de cochons. ils vont avoir des voix qui vont voler dans l'air et violencer la beauté du monde la lumière des persiennes et les brillants d'oreille. déjà ils sont entrés souvent dans les maisons bruissant de leur bêtise à oreilles de caoutchouc. d'autres jours c'était dans des jardins qu'allaient entrer ils. étaient souvent annoncés et le temps où l'on savait qu'allaient venir ils était comme film étirable inquiétable et triste. ils toujours arrivaient par finissaient. et dans les allées vertes ou à côté d'un bosquet fleuri les yeux de ils prenaient ce qu'il n'était pas supportable de leur donner. c'était lutte étrange et mal confortable de résister et quelquefois de leur reprendre ce qu'avaient pris ils au moment où leurs yeux s'alanguissaient. ah si on avait eu chien andalou et rasoir peut-être aurait-on coupé les iris disait vladje


la veille il y avait eu des poupées. une portait un vêtement à petit capuchon et une excroissance en caoutchouc en sortait sur le haut du crâne. on posait sa main dessus on serrait un peu entre pouce et index et on tournait pour faire apparaître à son gré deux autres visages un en souffrance un en gaieté le troisième était de sommeil. une était en celluloïd et était appelée françoise par le peuple des enfants. une était très petite et habillée avec une longue jupe à volants blanche à pois noirs on la désignait en disant qu'elle était espagnole son habitat était une vitrine. une était sans habits et personne ne disait qu'elle était nue. une fut un jour nommée baigneur sans que l'on vit la moindre goutte d'eau mais on entendit claquer. une était dite poupon. et il y en avait et en avait encore. le peuple des poupées avait enflé tant que le peuple des enfants n'avait plus guère d'espace personnel et le peuple des adultes souvent les confondait. personne ne s'étonna lorsqu'un enfant, solennel et aspirant à un peu de solitude, déclara, puisqu'il connaissait à la fois le désir irrépressible des adultes à fournir ces choses, et la chanson, qu'il fallait arrêter de les pourvoir en poupées de tout genre avant d'atteindre ce nombre référent de 807

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